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Suggestion de film : Mémoires de jeunesse. Récit de combats tels que l’engagement dans l’armée, le rôle des femmes dans la société ou encore le statut des artistes, notamment des écrivains et des poètes entre 1914 et 1918, traités avec intelligence et finesse.
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Mémoires de jeunesse (titre original : Testament of Youth) est un film Britannique de James Kent, sorti le 23 septembre 2015. Avec, entre autres, Alicia Vikander, Kit Harington, Taron Egerton. Drame, Historique
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Contents
Synopsis de « Mémoires de jeunesse »
Printemps 1914. Jeune femme féministe à l’esprit frondeur, Vera Brittain est résolue à passer les examens d’admission à Oxford, malgré l’hostilité de ses parents particulièrement conservateurs. Décidée à devenir écrivain, elle est encouragée et soutenue par son frère et sa bande d’amis – et notamment par le brillant Roland Leighton dont elle s’éprend. Mais les rêves de Vera se brisent au moment où l’Angleterre entre en guerre et où tous les jeunes hommes s’engagent dans l’armée. Elle renonce alors à écrire pour devenir infirmière. Tandis que la jeune femme se rapproche de plus en plus du front, elle assiste avec désespoir à l’effondrement de son monde.
Adaptation de différents formats
La scénariste Juliette Towhidi s’est inspirée du livre original « Testament of Youth » mais également des journaux intimes de Vera Britain et des correspondances qu’elle a pu entretenir avec les hommes qui ont compté dans sa vie. La biographie consacrée à l’auteur et rédigée par Mark Bostridge et Paul Berry a également servi à enrichir le récit, d’autant plus que Bostridge était consultant sur le film, ainsi que la propre fille de Vera, qui a pu livrer des informations très personnelles sur sa mère à la production.
Une véracité troublante
Les patients amputés lors de la scène de l’hôpital de campagne s’avèrent être des figurants recrutés auprès de l’agence « Amputees in Action » qui regroupe un nombre important d’anciens combattants de la guerre d’Afghanistan.
Actor’s studio
Pour interpréter le rôle de Victor Richardson, qui devient aveugle au cours de la guerre, le comédien Colin Morgan a pris contact avec une association venant en aide aux soldats anglais ayant perdu la vue en servant le drapeau britannique. Il s’est ainsi entretenu avec plusieurs anciens combattants atteints de cécité afin de nourrir son personnage.
Nous noterons la beauté de la photographie et la qualité de l’interprétation, ainsi qu’une élégante mise en scène.
Evolution esthétique
Le réalisateur souhaitait que l’esthétique de son film soit en évolution permanente, à l’image de la dramaturgie. Ainsi, quand l’histoire débute, l’image est à la fois fluide et lumineuse mais à mesure que les événements gagnent en noirceur, elle devient plus nerveuse, notamment grâce à l’utilisation de la caméra à l’épaule : « Vers la fin, quand Vera est frappée par le deuil, la caméra la cerne en gros plans. On sent presque physiquement qu’elle supporte un poids sur ses épaules qui lui pèse de plus en plus. Le style du film évolue tout au long d’une véritable trajectoire esthétique. »
Une histoire transgénérationnelle
Bien qu’il s’agisse d’un film d’époque, James Kent tenait à ce que Mémoires de jeunesse s’adresse à la jeunesse d’aujourd’hui grâce à l’universalité de son propos et notamment du fait que la jeune génération contemporaine, à l’instar de celle qui vivait au moment de la Première Guerre mondiale, ressent une distance toujours plus importante se creuser avec ces ainés. En effet, selon le metteur en scène, les époques du début du 20ème siècle et du début du 21ème siècle s’avèrent être de grandes périodes de mutations technologiques :
« A l’époque edwardienne, (…) les plus âgés avaient connu l’ère victorienne très conservatrice, et (…) les mutations technologiques de ce début de XXème siècle – le téléphone, la voiture, l’avion, les armes, l’électricité – transformaient rapidement le monde. Vera, Victor, Edward et Roland étaient déjà dans un environnement en rapide mutation. Bien entendu, ils allaient découvrir que certaines inventions technologiques pouvaient être utilisées dans un but d’extermination de masse, ce qui ne s’était jamais produit auparavant. Ils ont pris conscience que le monde de l’après-guerre ne ressemblait plus à celui qu’ils avaient connu où l’optimisme dominait. »
Eviter la version officielle
Un important travail de restitution a été nécessaire afin de toucher du doigt la dureté de ces temps d’affrontements, notamment pour les scènes d’hôpital où la production a cherché à s’inspirer des photographies de l’époque. Ce qui a posé bon nombre de difficultés quant à la recherche de ces photos.
« C’est une grande chance d’avoir des archives photographiques, mais il faut se souvenir qu’il y avait beaucoup de clichés de propagande pendant la Première Guerre mondiale, contrôlés par les officiers. Les militaires du rang n’avaient pas le droit de prendre de photos et de les envoyer chez eux. Certains le faisaient quand même et ce sont ces clichés-là qui nous intéressaient le plus. C’est grâce à eux qu’on voyait les cadavres alignés au fond des tranchées et le climat épouvantable qu’ils subissaient. Pour le film, nous voulions évoquer le point de vue des simples soldats sur la guerre, et pas la version officielle », explique James Kent.
Survivre et vivre
Pour James Kent, le coeur du film devant toucher le public, au-delà des relations entre les personnages, c’est la capacité de chacun à surmonter sa détresse et de survivre à une perte douloureuse.
« Je tenais à souligner qu’on n’a pas besoin de vivre une guerre mondiale pour connaître la souffrance et le deuil. On peut apprendre un jour qu’on a un cancer. On peut aussi perdre un proche dans des circonstances atroces. Nous connaîtrons tous la souffrance. Et nous devrons tous apprendre à faire face à cette souffrance. Qu’on soit jeune ou vieux, c’est là un message essentiel du film. »
Lettre de poche
Pour interpréter au mieux son personnage, Alicia Vikander gardait sur elle, en permanence, un exemplaire d’une lettre que Roland avait envoyé à Vera, et qu’elle relisait dès qu’elle en avait besoin pour se mettre dans l’état d’esprit adéquat. Elle a également rencontré Shirley Williams, la propre fille de Vera Britain, lorsque cette dernière a rendu visite à l’équipe sur le plateau. Ce qui a notamment permis à la comédienne de mieux comprendre quelle femme son personnage avait pu être.
On est tous humain
Pour le réalisateur, l’une des scènes clés du film, est celle où le personnage de Vera fait face à un officier allemand en train d’agoniser dans un hôpital et comprend que les ennemis de son pays comptent aussi.
« Des êtres humains de grande valeur. Quand on voit ce qui se passe en Irak à l’heure actuelle, c’est très facile de se dire « ce sont nos ennemis et ce sont des salauds ». Mais en réalité, chacun d’entre eux – comme nous tous – a une mère. Chacun d’entre eux deviendra parent à son tour. C’est ce que Vera constate en voyant cet officier allemand en train de mourir. »
Alors que la Seconde Guerre mondiale dispose d’une pléthore de films sur les atrocités du conflit 39-45, voici enfin l’occasion de voir la Première Guerre différemment. Est-ce leur talent naturel des acteurs ou la qualité de la direction d’acteur qui explique l’émotion brute qui se dégage du film ? Récit de la vie de cette femme qui se battra pour nous démontrer que nous sommes tous égaux et que la guerre oppose simplement des jeunes gens identiques. Film délicat qui tranche, en traitant avec finesse et élégance des évènements dramatiques et des faits historiques. Loin d’un simple film de guerre, c’est également le récit d’une histoire d’amour contrariée au cœur de la grande Histoire.
À vous de vous faire votre propre opinion, voici la bande annonce du film :
Sources : Allocine / À voir – À lire
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